Les Cahiers de Framespa: L’effacement des lynchages californiens

Les Cahiers de Framespa Nouveaux champs de l’histoire sociale 26 | 2018 :
Mémoire et oubli : Histoire et Art à l’épreuve du souvenir
Dossier : Mémoire et oubli : Histoire et Art à l’épreuve du souvenir

 

L’effacement des lynchages californiens. La mémoire et l’instrumentalisation des images

By Pierre Vialle

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Avant d’être pratiqué à grande échelle dans le Vieux Sud après l’abolition de l’esclavage, le lynchage avait été massivement employé à l’Ouest des États-Unis où il fit des centaines de victimes. Spécialiste de l’histoire du lynchage en Californie, l’artiste et universitaire américain Ken  Gonzales-Day pose, par ses travaux, la question de savoir comment les très nombreux lynchages perpétrés en Californie ont pu fournir des pages blanches à l’histoire américaine en dépit du fait qu’il existe de nombreuses photographies de ces crimes. Une attention portée au contexte de leur perpétration et à l’influence du caractère conjonctif du crime semble indiquer qu’à l’instar de tout autre artefact, une image n’a de pouvoir et de sens que ceux qui lui sont conférés, et que des problèmes de comptabilité et une concurrence mémorielle ne sont pas les seules raisons de l’oubli des lynchages californiens.

Before being extensively practiced in the Old South after the abolition of slavery, lynching was massively used in the West of the United States causing hundreds of victims. The artist and academic Ken  Gonzales-Day, specialists in the matter in California, questions through with work how the abundance of lynching in the region was able to supply lacks of recordings in the American History in spite of the fact that there are numerous photos of these crimes. An attentive look to the context of its perpetration, and to the influence of the conjunctive character of the crime, reveals that following the examples of other artefacts, an image has power and meaning only to those who conferred it, and that problems of accountability and a memory competition are not the only reasons in the forgetting of the Californian lynchings.

Antes de ser practicado a gran escala en el Viejo Sur después de la abolición de la esclavitud, el linchamiento había sido de uso masivo en el Oeste de los Estados Unidos, donde engendró cientos de víctimas. El artista y académico Ken Gonzales-Day, especialista en la materia en California, pregunta en su obra cómo los numerosos linchamientos perpetrados en California han podido proporcionar a la historia norteamericana tantas páginas en blanco a pesar de que existe profusa cantidad de fotografías de aquellos crímenes. Una mirada cuidadosa al contexto de su perpetración y a la influencia del carácter conjuntivo del crimen indicaría que, como cualquier otro artefacto, una imagen solo posee el poder y el sentido que se le confiere ; y que los problemas de responsabilidad y competencia memorial no son las únicas razones del olvido de los linchamientos de California.

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Citation:
Pierre Vialle, « L’effacement des lynchages californiens. La mémoire et l’instrumentalisation des images », Les Cahiers de Framespa [En ligne], 26 | 2018, mis en ligne le 01 février 2018, consulté le 04 juin 2018. URL : http://journals.openedition.org/framespa/4662 ; DOI : 10.4000/framespa.4662